Semaines du 26 avril au 7 mai 2021 : instruction tactique et bivouac
À presque 2 mois d’école, nous attaquons deux semaines durant lesquelles le terme « militaire » de la gendarmerie prend tout son sens. Tu perçois ton FAMAS, un gros sac F1, ton casque et en avant. Pendant deux semaines, ton FAMAS devient comme tes couilles (ou tes nichons pour les féminines) : on le garde tout le temps avec nous.
Notre première semaine est remplie d’instruction tactique. Il s’agit de cours en extérieur durant lesquels on nous apprend les actes élémentaires du combattant : se déplacer, se poster, faire usage de son arme.
FAMAS en main, casque sur la tête, grimage sur le visage, tu acquiert des techniques pour progresser en colonne de 3, passer des ouvertures, contrôler des individus, répondre à une ouverture de feu etc.
Si tu n’aimes pas les acronymes, accroche-toi bien ! ESTOMAC, PPGARDCOCOM, MOICP, DPIFA, PIF, FAFH, ZMSPCP, PMSPCP… sont autant d’acronymes qu’il va falloir connaître.
Une fois la première semaine passée, on attaque une semaine de bivouac.
Le premier jour c’est une journée d’examen. Nous sommes évalués en géographie. Il s’agit d’un questionnaire d’une vingtaine de questions à faire en 45 minutes. Tu es posé sur le sol poussiéreux d’un hangar, carte du secteur sous le coude et boussole en main. Tu dois suivre des gisements, chercher des rivières, convertir des valeurs… ça passe vite !
Une fois la géographie terminée, nous attaquons une mise en situation d’instruction tactique. Avec notre trinôme de 3 élèves gendarmes, nous progressons sur un terrain inconnu et devons réagir à une découverte d’objet, un contrôle d’individu ou encore faire face à une ouverture de feu.
Rien de bien nouveau, nous avons répété ça toute la semaine passée, il suffit d’appliquer la bonne procédure, de ne pas faire de faute de sécurité, et ça passe comme une lettre à la poste.
La journée se termine et rapidement nous commençons déjà à monter notre campement composé de bâches, pour passer la première nuit à l’extérieur.
Dans mon cas, le commandant de compagnie ne nous a pas autorisé à utiliser les tentes. « Trop confortables » qu’on nous a dit. Rusticité bonjour !
Durant les 4 autres jours nous avons passé nos journées à marcher. Sur le trajet prédéfini nous devions atteindre des points de passage, et, régulièrement, on croise des cadres de l’école sur qui nous devions appliquer les procédures qu’on avait appris durant la semaine d’IT. Ce sont des sortes de petites mise en situation qui rythment notre marche.
De temps à autre on est pris à partie sous le feu de l’ennemi, il faut riposter avec nos FAMAS chargés de balles à blancs.
Chaque soir, nous atteignons un nouveau point de campement sur lequel on devait s’établir.
Les nuits sont courtes, elles sont rythmées par les tours de garde, les grenades à blancs que les cadres jètent autour du camp et les tirs de FAMAS des camarades.