Etre civile et vivre en caserne avec un gendarme

Hello, je poste ce message pour ma copine ( d’où le féminin dans le titre ), qui se pose des questions sur la vie en caserne en tant que civile.

Je lui ai envoyé quelques sujets que je trouvais intéressants, mais ils se concentrent surtout sur le fait d’avoir du temps libre en tant que gendarme, ou sur le fait de pouvoir vivre à l’extérieur de la caserne, ou encore sur les enfants. Les enfants c’est pas notre truc, et vivre à l’extérieur de la caserne c’est pas dans nos plans non plus :sweat_smile:

Elle se demande par exemple si on s’intègre facilement en tant que civile dans une caserne ? Est-ce qu’elle ne sera pas trop en décalé par rapport à la mentalité des gendarmes ?

J’ai lu sur un topic qu’entre gendarmes il arrive assez souvent de sortir boire des coups, faire une soirée jeux etc… en gros avoir une vie sociale quoi. Ca vous arrive partout où vous êtes mutés ou est-ce que c’est plutôt une exception ? Et les sorties entre gendarmes + conjoints ça vous arrive souvent ?

Pour les conjointes de gendarmes, est-ce que cette vie vous plait ? Quelles différences avec la vie civile hors caserne ? Vous arrivez à trouver le temps de sortir et de faire des activités avec vos conjoints gendarmes ?

Merci :slight_smile:
Je rajouterais des questions au fur et à mesure qu’elles arriveront

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Bonsoir,

Je pense que ça dépend avant tout d’elle. J’ai vu des conjointes (je vais parler au féminin vu que c’est le sujet) très bien s’intégrer et d’autres pas du tout.

La 1ère chose, ça va être le fait de réussir à intégrer la gendarmerie dans sa vie. Il y a des femmes de gendarme qui vivent pour et à travers leur mari/conjoint. Qui font en sorte de se calquer au plus possible sur la vie du militaire pour pouvoir profiter pleinement de lui.

Ce qui m’amène au point 2 : ne pas s’oublier ! Peut importe où vous allez arriver, elle doit vivre, sortir (même seule), ne pas s’empêcher parce que le conjoint n’est pas là. Aller au travail et faire des activités sportives en club sont de bons moyens de tisser des liens, et finalement c’est totalement non-dépendant des relations intracaserne.

Et point 3 : tout dépendra du lieu, de l’unité, des âges plus où moins similaire, des attraits de chacun, etc, etc.

Je vais donner mon expérience personnelle, ça sera un exemple parmi tant d’autres.
Je suis arrivée en caserne le dernier jour de mon bac, j’avais 18 ans et je rejoignais mon conjoint à des centaines de kilomètres de nos familles. Il était en mobile à l’époque, un très bonne ambiance, beaucoup de monde entre 20 et 30 ans.
Au début, tout le monde pensait que j’étais la fille de quelqu’un. Mon conjoint est vite parti en outre-mer et j’ai passé mon premier Noël seule. Mais, j’avais mes études et un boulot, donc socialement je croisais du monde.
Au fur et à mesure, j’ai commencé à connaître mes voisins, il y a eu des soirées cohésion (peloton ou escadron) donc j’ai côtoyé encore plus de monde.
Il y avait plusieurs petits groupes : les mamans de jeunes enfants (le gang des poussettes), les « anciennes », les compagnes de gradés. Puis finalement, à force de soirées, de repas, etc, j’ai fini par avoir des ami.e.s, ou en tout cas des gens avec qui je m’arrêtais discuter quand je les croisais sur le parking.

Actuellement, nous sommes en gendarmerie maritime et je suis tombée de très haut. La caserne est uniquement un dortoir, je ne sais même pas qui sont mes voisins. Les soirées sont réservées aux gendarmes. Mon conjoint est en formation, ils sont un petit groupe de 6 et seulement 2 sont en couple. Quand ils vont boire un verre dehors, on est conviée, mais le panel de gens est restreint et ils parlent beaucoup boulot entre eux. Pour couronner le tout, je suis à mon compte et je travaille depuis chez moi, donc très peu de sortie. J’ai clairement fait une grosse déprime la première année. Et puis, en septembre, j’ai repris le sport ! Je suis dans 2 clubs et le fait de voir du monde fait beaucoup de bien. Les liens se tissent petit à petit. Aujourd’hui, mes relations sociales sont exclusivement hors gendarmerie, cela ne veut pas pour autant dire que je suis socialement isolée !

Pour ce qui est répondre aux questions :

  • on s’intègre facilement suivant qui l’on est et où l’on est. Il faut se dire que dans chaque foyer, il y a un militaire et X civil(s). Elle ne sera pas une exception.
  • la mentalité des gendarmes ? Dans chaque entreprise, il y a le relou de service et le gars sérieux. S’adapter et se tourner vers celui qui nous convient le mieux.
  • on ne sort pas souvent. Ce n’est pas tellement notre tempérament, mon conjoint est souvent en déplacement pour la formation et quand il est là, il révise beaucoup. Je pense que certains sortent beaucoup plus !
  • cette vie n’est pas toujours évidente, mais elle me convient. Est-ce qu’elle peut convenir à tous ? Je ne pense pas. Est-ce qu’elle me plaît ? Pas tous les jours, mais même si elle a des défauts, il y a aussi beaucoup d’avantage (la cohésion, pour n’en citer qu’une).
  • beaucoup de différences avec la vie hors caserne ! Déjà, on ne paie pas de loyer :sweat_smile:
    Pour avoir connu maintenant pas mal de situation, ça peut être à la fois sécurisant et insécurisant de vivre en caserne (notamment lors des gilets jaunes, émeutes et autre). Ça reste un microcosme et je pense qu’il ne faut pas oublier ce qu’il y a au-delà. On n’est pas chez nous malgré tout et cela complique parfois la gestion.
  • et oui, on trouve du temps à passer ensemble parce qu’on prend ce temps. J’ai la chance de pouvoir adapter mon planning à celui de mon conjoint, mais même si ce n’était pas le cas, c’est primordiale de s’occuper un minimum de son couple. Surtout avec le stress qui entoure le métier de gendarme (le travail en lui-même pour le gendarme, et l’attente et l’inquiétude potentiellement de la personne qui reste à la maison). Je pense que c’est important aussi de ne pas hésiter à discuter de tout ça ensemble.

Je pense que ça lui fera déjà pas mal de lecture, je m’arrête là :wink:

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Houla merci pour ta réponse hahah en effet ça fait de la lecture !

C’est la gendarmerie maritime qui a ce côté plus fermé ou tu as précisé maritime juste pour indiquer que vous avez changé de brigade et ça aurait pu être n’importe quelle gendarmerie ? Côté sport ça va moi je compte pas arrêter et à priori elle non plus, j’ai mon équipement donc on aura au moins une salle dans l’appart/la maison dans la chambre qu’on utilisera pas :sweat_smile: Il y a des salles dans les brigades ou pas toujours ? Et les conjoint(e)s peuvent les utiliser ? Ca aide un peu à sociabiliser au moins

Tu saurais dire ce qui te plait et ne te plait pas ( toi ou des témoignages que tu as pu avoir ailleurs ) dans la vie en caserne et la vie de conjointe de gendarme ?

Merci encore :slight_smile:

Ca fait de la lecture et en même temps, j’ai essayé de faire court et complet à la fois :sweat_smile:

Je pense que la GMAR est déjà quelque chose de plus « intime », après je pense que c’est surtout le lieu où l’on est. On est vraiment dans une grosse boutique et l’espace logement est à part du lieu de travail, donc c’est vraiment vague de départ à 8h et vague de retour à 18h. Sur des petites BSL ou autre, je pense que c’est plus convivial. Et je dis souvent « l’ambiance est celle que l’on créée », il y a clairement des endroits où en a des retours très négatifs sur l’ambiance et d’autres des retours très positifs, mais si on arrive et que l’on cultive cette mauvaise ambiance, forcément ça ne peut pas changer.

J’ai précisé maritime parce qu’on passe de la GM à quelque chose plus typé brigade, donc pas le même rythme pour le militaire et pour la vie de famille par conséquent. J’ai cru comprendre que c’était plutôt GD pour toi, donc je pense que la vie en GMAR est plus proche de ce que vous pourrez vivre.

Pour la salle de sport, on en avait une à l’escadron (on vivait juste au dessus !), forcément ça permet de voir du monde. Les familles avaient accès (et les tarifs sont très avantageux !), elle était très bien niveau matos.
Là où on est actuellement, pas de salle, mais un partenariat avec un salle de sport pas très loin.
Dans les brigades, je n’ai jamais trop vu de salle de sport, mais souvent il y a toujours un peu de matériel dans le coin du garage et certains se font des petites séances à 2-3 le soir ou sur le temps de midi.

Ce qui ne plait pas, souvent, c’est l’aspect très collectif : vivre ensemble h24, avoir l’impression que les voisins nous surveillent. Je n’ai jamais trop ressenti ça. Au contraire, je trouve que ça a même un côté rassurant de se dire « le jour où il arrive un truc, quelqu’un s’alertera ».
Dans les autres trucs négatifs, il y a les logements, pas toujours très salubres et pas toujours adaptés à la composition familiale. On a eu la chance de ne pas avoir de logements « trop petits » (à part 6 mois dans un 31m², on a toujours eu des T4 ensuite). Par contre, on a eu le droit aux rats, aux cafards, aux fourmis, au nid d’abeilles, aux insectes xylophages… et j’en oublie certainement.

Dans les choses plus positives, comme je disais, vraiment la cohésion. Tous les problèmes que j’ai pu rencontré, même si mon conjoint était absent et ma famille à des centaines de kilomètres, je ne les ai pas affronté seule.
Il y a des beaux moments de partage, de convivialité et, quand on était en mobile, j’ai toujours ressenti ce côté « grande famille ». J’espère retrouver ça lors de notre prochaine mutation.

Une chose que j’apprécie personnellement dans ma vie de conjointe, c’est les absences. Certaines, je les ai attendu impatiemment ! Ca fait énormément de bien de pouvoir se retrouver seule et couper un peu de tout ce rythme. C’est quelque chose qu’il n’y a pas en GD et que certaines peuvent très mal supporter, mais quand elles ne sont pas trop longues (jusqu’à 1 mois), je trouve que ça permet vraiment de solidifier le couple, de mieux se retrouver.
A contrario, actuellement, quand il est là, mon conjoint a des horaires fixes, mais s’il était en GD, je pense que j’aurais beaucoup de mal à supporter le fait de ne pas savoir vraiment à quelle heure il rentre, si je l’attends pour manger, si le téléphone va sonner la nuit, etc. Je suis quelqu’un qui a besoin de prévoir et trop d’incertitudes, c’est compliqué pour moi.
Ca me fait d’ailleurs penser à quelque chose que je n’aime pas du tout : les jours de repos le week-end ! On a été habitué, quand il était mobile, à absence = pas du tout là, mais quand il est là, il est là, et pouvoir profiter hors vacances scolaire et hors week-end pour faire notamment de la rando ou certaines activités, c’est royal. Maintenant qu’il a minimum 2 week-end dans le mois, on se rend compte qu’on ne fait rien sur ces jours là, parce que trop de monde partout…

Je pense que quoi qu’il arrive, il faut savoir prendre du recul. Toutes ces choses peuvent aussi avoir lieu dans une vie civile classique, et il y a des gens qui ont des emplois non militaire et qui ne se croisent pas beaucoup pour autant. Ne pas se faire une montagne et voir un jour après l’autre comment ça se goupille :slight_smile:

Un truc que je n’ai pas mis dans la réponse, c’est qu’en devenant réserviste, même si je connaissais bien la gendarmerie avant (mon conjoint était GAV quand nous nous sommes rencontré, donc j’ai vécu concours, école, etc), j’ai vraiment compris encore plus ce qu’il faisait et j’ai beaucoup mieux « rationnalisé » le boulot et sa vie quand il n’est pas à la maison. Je pense que ça a fait beaucoup de bien (je suis de nature curieuse, je posais beaucoup de question et j’avais besoin de visualiser). Ce n’était pas le but de premier de mon entrée en réserve, mais c’est vraiment un gros plus.

Cela va dépendre de si c’est quelqu’un de sociable ou pas à la base également.

L’intégration sera plus simple dans une petite caserne que si tu tombes dans un groupement par exemple.
Mais généralement, tu connais les conjoint(e)s de tes collègues ainsi que les enfants.
Et les soirées se font généralement avec la famille, pas que entre gendarme.

Et bien évidemment, si il y a des enfants, c’est encore plus simple car généralement ils vont dans la même école et ils jouent ensemble dans la caserne.

Mon conjoint et moi sommes gendarmes, je sors toujours avec lui même si c’est pas mon unité et si mon service le permet.

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Merci beaucoup pour vos messages, vous l’avez bien renseignée :slight_smile:

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Bonjour à tous,

Je me permets de relancer la conversation, car j’ai plusieurs questions.

Mon copain doit faire son choix d’amphi demain, et je me demandais comment se déroulait la suite. Au bout de combien de temps reçoit-il des informations sur la brigade à laquelle il est affecté ?

Par ailleurs, existe-t-il des retours d’expérience de conjoints sur l’arrivée dans une nouvelle ville ? Est-il compliqué de trouver un emploi sur place ?

J’ai entendu parler du site ORYX Gendarmerie, est-ce que certains l’ont déjà testé ?

Désolée pour toutes ces questions, mais le sujet est encore un peu flou pour moi. Merci d’avance pour vos retours ! :blush: