RETEX GAV APJA : de l'inscription à l'école

Bonjour à tous ! Après avoir passé de nombreuses heures à lire différents sujets et parcours de certains, j’ai décidé de raconter le miens. Je viens tout juste de sortir de l’école.

Moi c’est Laurène, j’ai 23 ans et ça fait déjà un petit bout de temps que le monde de la gendarmerie m’intéresse. Après mon bac j’ai fait deux années de fac dans l’animation qui m’ont encore moins motivée à faire de longues études, alors j’ai tout arrêté (merci confinement), pour me réaliser de nouveaux projets. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser à la Gendarmerie mais pas seulement. J’ai découvert la formation Gendarme Adjoint Volontaire, la réserve, les concours et un tat d’autres choses, étant encore hésitante sur ce choix de parcours j’ai attendu plus d’un an avant de m’inscrire pour essayer d’autres formations dans le civil.

Bref on arrive en Aout 2021 et ma motivation pour la gendarmerie est toujours là, voir plus. Je commence vraiment à m’intéresser à la formation GAV, je ne préfère pas passer le concours SOG à la place, par peur de ne pas avoir de maturité ou l’expérience et les responsabilités. Autant commencer par GAV pour se faire une idée de l’institution, si celle-ci nous plaît ou pas, et par la suite passer les concours. Donc c’est aux alentours de fin août/ début septembre que je décide de déposer ma candidature sur le site de la gendarmerie et de passer un entretien dans une brigade pour valider mon inscription aux tests. L’entretien arrive très vite, j’ai un entretien le 10/09. Tout se passe très bien, le gendarme m’explique très bien le but de cette formation, les objectifs, les épreuves, la vie en école, en unité etc… Il prend aussi tous les papiers qui sont demandés et réalise une enquête sur vous et vos proches (pas de panique juste pour voir si vous n’avez aucun problème avec la gendarmerie) et par la suite valider votre inscription aux tests.
Je reçois ma convocation très vite pour passer les tests GAV APJA à Maison Alfort le 25/10. C’est là que je plonge dans les révisions, bon ce n’est pas non plus très compliqué, je m’applique énormément sur ma lettre de motivation qui est très importante et je l’apprends parce que le jour J nous n’avons pas le modèle sous les yeux ! Je révise ma culture générale, la grammaire, l’orthographe, bref TOUT. J’ai acheté des livres de révisions, ils sont très pratiques. Les tests se passent très bien.
C’est seulement deux semaines après avoir passé les tests que je reçois un appel du CIR pour m’informer la réussite des tests et que je suis convoquée pour passer ma visite médicale le 10/12. Rien de compliqué juste des petits examens sur l’audition, la vue, la tension, test urinaire … Généralement si rien n’est dit pendant la visite médicale, lorsque vous sortez vous savez que c’est validé ! Attention à ne pas se blesser jusqu’à l’incorporation …. C’est très fréquent.
Bon c’est là que ça devient long à attendre, ça vari entre les régions et des places dans les écoles, et du nombre d’inscrits sur les listes. Je reçois ma convocation, j’intègre l’école de gendarmerie de DIJON le 21 février à la 7ème compagnie. Plus que deux mois, je me maintiens en forme mentalement et physiquement, je suis sportive de base, je m’entraîne au 3kms, aux pompes, aux abdos. Je commence à préparer et à acheter le matériel qui est demandé et à envoyer tous les papiers pour l’école (Ça prend beaucoup de temps, ne pas le faire à la dernière minute !!).

Ça y est c’est le grand jour, nous sommes le 21 février et je rentre à l’école de gendarmerie de Dijon ! Je suis partie la veille pour dormir à l’hôtel parce que j’étais convoquée le matin à 9h, presque toute la compagnie était réunie dans le même hôtel. Le lendemain tu te réveilles avec la petite boule au ventre mais tu attends ce moment depuis longtemps, les derniers messages aux parents qui stressent plus que toi et tu éteins ton téléphone. On rentre par petit groupe de 10, on est accueilli par nos cadres, on passe encore une visite médicale au sein de l’école, on passe récupérer notre premier paquetage à l’habillement et direction nos quartiers et hébergements. On dépose nos véhicules sur un parking assez loin des hébergement (5kms) qui ne bougeront plus pendant 5 semaines, aucun week-end de libre les 5 premières semaines. Les unités de vie sont très modernes, un vrai petit hôtel, nous avons des chambres de 2, grande salle de bains, bureau, armoire, salle d’entretien avec machines et sèche-linge, frigo… En bas à l’affichage est indiqué dans quel peloton nous sommes. La compagnie constituée de 120 élèves gendarmes adjoints volontaires est divisée en 3 groupes, 3 pelotons, 35/40 à peu près par peloton. L’hébergement est un bâtiment sur 3 étages, 1 peloton par étage.
Compagnie complète, vient le premier rassemblement. Tous les cadres se présentent et sont attachés à un peloton, on essaye de savoir qui est qui, quel grade… Le capitaine dit ses premiers mots à la compagnie, des mots forts qui nous motivent davantage, mais aussi des mises en gardes pour les mauvais comportements et sanctions qui peuvent tomber. Attention ce n’est pas une colonie ou le collège/lycée, c’est l’armée. On signe notre contract, le premier pour certains, et c’est parti.
Les premiers repas au mess, on y mange correctement et vite (15mn par compagnie), on voit les autres compagnies défilées qui nous regardent de haut en bas dans nos magnifiques survêtements, on ne vend clairement pas du rêve les premiers jours !! Nos premières marches en ordre serré, à 120, c’est compliqué au début mais ça vient très vite. On commence à réviser notre chant compagnie, et à l’apprendre au plus vite, si tu ne chantes pas dans les rangs tu es vite remarqué par tes camarades mais aussi par les cadres. Il faut être fière de chanter fort, et de l’institution dans laquelle on s’est engagé.
Nous avons les premiers tests de sports qui arrivent, ils ne sont pas notés mais c’est pour voir quel niveau nous avons et les objectifs à atteindre à la fin de formation. Personnellement j’ai réussi tous les exercices musculaires et au 3kms j’ai fait 15mn30, pour avoir 20 il faut passer sous la barre des 15mn pour les filles, 20 pompes, 30 abdos.
La formation se poursuit, beaucoup de démissions les premières semaines, certains se rendent compte que le monde militaire n’est pas fait pour eux, les cadres accompagnent jusqu’au bout celles et ceux qui veulent partir avec beaucoup d’écoute et de compréhension, et voient même cela comme une décision courageuse à cette étape. Pendant les premières semaines il y a beaucoup de conférences sur les assurances, mutuelles, le mot du Général et du Colonel qui nous rendent extrêmement fière d’avoir choisi et d’être intégré l’institution. Les premiers cours arrivent très vite, beaucoup d’informations, c’est pour ça que nous avons étude pendant 1h/1h30 tous les soirs de 20h à 21h30. Au début c’est pénible, mais heureusement que nous avons ce créneau pour réviser sinon c’est impossible à tout retenir, il faut vraiment prendre ce temps pour réviser, c’est ce qui déterminera votre place dans le classement et votre affectation. Beaucoup regrettent de ne pas avoir suffisamment réviser et se retrouvent en bas du classement. Tous les matins c’est réveil à 5h30, on s’y adapte très rapidement. Selon notre passage au mess pour le petit déjeuner, nous devons faire les TIG (ménage) de nos chambres et des espaces communs (couloirs, escaliers, classe, toilettes, bâtiment des cadres, extérieurs, poubelles…). À 7H3O premier rassemblement, l’ADU nous donnes toutes les informations importantes de la journée et à 8h00 début des cours. Les cours se font en peloton, combat et défense sans armement (MSAA), avec armement (MAAA), tir, formation tactique d’intervention (FTI), Mise en Situation, police route, contact accueil, le réseau de la gendarmerie, cours de déontologie, logiciel à utiliser, les radios… et j’en passe… Beaucoup de drill et d’entraînements. Et en 13 semaines ça passe très vite on voit toujours quelque chose de nouveau à chaque cours. Au cours de la formation nous passons des CIAPT, des examens pour être habilité à porter et utiliser l’arme, SIG PRO, HK UMP9, BPT, PIE. Si certains ne sont pas validés, il y a des sessions de rattrapages ou il faut les repasser en unité. Mais c’est toujours bien vu par le commandant de peloton et le futur commandant de brigade de les valider à l’école.
En ce qui concerne le sport nous avons à peu 2/3 cours par semaine, nous alternons entre course à pied et renforcement musculaire. En général les élèves apprécient, on peut se défouler, souffler et ça fait énormément de bien. Pour ce qui est des cours en course à pied, le cadre essaye de courir en dessous des 18mn pour permettre à ceux et celles de valider les CCPM.

En ce qui concerne le rythme de la formation, il est très soutenu sur 13 semaines. Les journées sont très complètes, entre le ménage, les rassemblements, les cours, les déplacements, les taches que les cadres nous donnent à faire, les missions et responsabilités dans le peloton. En effet, les premiers jours le commandant de peloton nous rassemble pour nous connaître (en plus des entretiens individuels), mais aussi pour nous expliquer les différents « postes » au sein du peloton : président, vice-président (un peu comme un délégué de classe, ils s’occupent de l’image, la bonne entente et des relations cadres-élèves, un sacré travail et de grosses responsabilités, mais c’est aussi être la voix et les yeux du commandant de peloton en son absence et avoir sa confiance), popotiers (ils s’occupent du café/chocolat, gâteaux lors des pauses en cours, ils s’organisent pour les courses à l’extérieur), secrétaire/trésorière (Lorsque des papiers administratifs doivent être remplis et redonner à la compagnie, s’occupe de ramasser l’argent à récolter pour divers évènements, et doit s’assurer des comptes du peloton si des fonds sont récoltés), TAM (ils sont responsables en ce qui concerne tout l’armement des élèves et lors des cours de tirs), ciblier (doivent apporter et faire les cibles et changer les cibles lors des cours de tir), Vidéos ( ils sont chargés de prendre un maximum de photos et vidéos pour le film de fin de promo), magasinier (apporter le matériel, protections nécessaires pour les cours de combats, s’assurer des changements et distributions des draps, rotation toutes les 2 semaines), auto (ils s’occupent de faire les pleins d’essences et de la propreté des véhicules de services). Certains auront la chance d’exercer des responsabilités dans le peloton, c’est du travail en plus mais c’est très bien vu. En ce qui me concerne j’ai été désigné par mon commandant présidente du peloton, je me suis énormément investie, à organiser des sorties à l’extérieur, des repas en groupe avec les cadres. Mais aussi à l’image du peloton dans l’école, s’assurer d’avoir une tenue propre, coupe de cheveux, comportement…. Et de nombreuses réunions avec les cadres. J’en tire beaucoup de positif et fière d’avoir exercé ce rôle, et j’ai eu de très bons retours des cadres.

D’autres bonnes nouvelles, pendant la formation nous avons le droit à un peu de repos. En effet, après nos 5 premières semaines de formations enfermés dans l’école (le retour dans le civil était vraiment étrange), nous avons eu tous nos week end de libre. On est libre de rentrer chez nous ou de rester dans l’école (on peut sortir quand on veut), et s’inscrire à l’avance si l’on veut manger au mess ou pas. On essaye les grasses matinées mais le cerveau est tout de même bloqué sur 5h30 c’est frustrant… mais on est réellement au repos ça fait du bien, et on avait le droit aux croissants pain aux chocolat le dimanche matin (c’est du luxe) ! Plutôt vers la fin de formation nous avons eu quelques QL (Quartier Libre) où l’on pouvait sortir de telle heure à telle heure, ou bien des accès au bar (oui oui il y a un bar au sein de l’école) mais c’est au mérite !

Les semaines défilent, entre les cours, les marches, les cérémonies à l’école mais aussi à l’extérieur dans les villes voisines, les ruptures de rythmes (réveils nocturnes et autres j’en passe, je vous laisse la surprise !), on arrive déjà aux examens. Si vous révisez tout au long, et si vous êtes investis dans la formation tout se passera bien. Des binômes sont formés pour passer les épreuves, vous êtes évalués ensemble mais il y a des notes individuelles. Les épreuves sont sur 3 jours, FTI, MSAA, MAAA, CONTACT, CC (théorie, QCM). Les examens en sport sont prévus, j’ai validé mes pompes et abdos et j’ai fait 14.3 à la course, donc une moyenne de 20. À toutes les notes, s’ajoute la note d’aptitude, c’est ton comportement tout au long de la formation. Cette moyenne ne dépasse généralement pas le 16/20 (qui est une excellente note), tout est pris en compte, et comme personne n’est parfait, le 20 n’existe pas.
En ce qui me concerne j’ai eu de bons résultats, 14,9 de moyennes qui m’ont hissé à la 11ème place sur 86 (on était 120 au début). Dont une démission juste après le classement donc 10ème. Les affectations sont vite tombées, certains sont déçu de ne pas avoir leur régions, d’autre de leur classement ne leur permettent pas de choisir. L’amphi arrive, le stress, la colère et les embrouilles arrivent vite ! Les 30/40 premiers sont sereins pour leurs places et peuvent choisir mais l’autre moitié moins. Personnellement, j’ai choisi de servir en Gironde. Après avoir choisi la région et le groupement (département), il faut attendre l’ordre de mutation qui indique la brigade dans laquelle on est affecté. Puis contacter son commandant de brigade, par un courriel de présentation et mentionner les dates à laquelle on doit arriver. Pour nous, nous avons fini l’école le 20 mai et nous sommes en repos (encore sous la responsabilité de l’école) jusqu’au 25 mai pour être prêt à prendre notre service le 26 mai. Selon les brigades on peut nous faire commencer plus tard, en ce qui me concerne, mon commandant de brigade m’a informé que je commencerai seulement le 1er juin, ce qui me laisse davantage de temps pour mon déménagement et du repos.

On arrive dans la dernière semaine de formation, nous n’avons plus de cours, plus d’étude, des accès au bar et quelques surprises ! On s’entraîne aussi à défiler et à chanter le mieux que possible. On prépare nos affaires car le dernier jour c’est vraiment la course avec la cérémonie et les retrouvailles avec nos proches, et après il faut nettoyer TOTALEMENT l’hébergement ! Nos proches (3 max/pers) ont pu visiter notre quartier, nos salles de cours, parcours du combattant, gymnase, mess avec nos cadres… pendant que nous étions en train de frotter. Mais ils étaient présents pour notre dernier rassemblement en compagnie, une dernière série de pompes, et le capitaine a dissous la compagnie. Et là ce sont les au revoir, certains sont déchirants, il y a des pleurs, des sourires, des mercis. La fin d’un chapitre mais l’histoire continue, puisque nous allons dans nos unités respectives, et mettre en application tout ce que nous venons d’apprendre et rencontrer de nouvelles personnes.

Je ne peux malheureusement pas encore parler de ma vie en unité puisque je ne l’ai pas encore commencé. Mais jusqu’à maintenant, j’ai vécu beaucoup de choses, je ne regrette à aucun moment de mettre lancer dans cette aventure, j’ai fait de merveilleuses rencontres, élèves comme cadres, comme quoi la gendarmerie est une petite famille, des liens très fort se créent. Je me suis déjà inscris au concours sous-officier en septembre, si je réussi, ça me laisse une bonne année pour découvrir le métier en tant que gendarme adjoint volontaire et me préparer pour la formation sous off.

Voilà je vous ai tout raconté de mon inscription à ma sortie d’école, si vous doutez encore pour x raisons, ou par peur, le plus dure est de se lancer, après tout va très vite. Et on en ressort fière et grandit, et de nombreux souvenirs en tête.

Si vous avez des questions, je vous répondrai avec grand plaisir ! :blush:

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Merci pour ce retex plutôt complet!

C’est super intéressant de savoir comment tout se déroule en école :upside_down_face:
Ça donne vraiment envie de faire partie de cette belle aventure ! :smiley:
Super témoignage

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Merci pour ce rétex
J’attend avec impatience la réponse que j’espère positive pour me lancer dans cette aventure

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Beau retex, rien de plus à dire …
Merci pour tout Prés…

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Merci pour ce RETEX très complet ! Bon courage pour ton arrivé en unité !

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wow merci pour ce résumé super détaillé! C’est super impressionnant et j’espère que je serai prise histoire de vivre cette expérience unique. J’ai juste une question: nos téléphones nous sont-ils « confisqués » ?

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Salut :blush:
En effet oui, une superbe expérience !!
Nos téléphones ne sont pas confisqués, mais ils doivent rester dans l’armoire en chambre. En gros tu peux l’utiliser le matin quand tu te lèves si tu as le temps, là pause du midi et le soir après l’étude (21h30). En revanche si tu te fais chopper par les cadres en cours ou sur toi c’est confisqué ou et compte rendu !

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oh d’accord! Merci :slight_smile: Je suppose qu’il faut donc prendre un petit cadenas pour garder son téléphone en sécurité dans l’armoire :joy: