Je me permets de créer ce sujet car je n’ai pas trouvé de RETEX sur la PMG « bloc 2 » telle qu’elle est faite à Limoges (Nouvelle Aquitaine).
Disclaimer :
Ce texte retrace mon expérience dans la PMG bloc 2 « APJA » de février-mars 2025 à Limoges. C’est le format de PMG bloc 2 le plus répandu pour la région Nouvelle Aquitaine.
Si vous passez votre PMG une autre année, ou pas à Limoges, il y aura peut-être de grosses différences. Suivez en priorité les consignes de votre SRJ (notamment sur la liste des affaires à prendre) et pas ce que vous lisez sur internet qui dépend de la date et lieu de la PMG.
Pour ceux qui feraient un bloc 1 à Limoges, ou un bloc 2 en Aquitaine mais pas à Limoges (Mont de Marsan par exemple) vous pouvez mixer ce retex avec mon autre retex de 2024, aussi sur ce forum : « RETEX PMG Avril 2024 Mont de Marsan »
Sommaire
I) Situation Nouvelle Aquitaine (mars 2025)
II) Objectifs
III) Trame globale
IV) Logements et repas
V) Organisation de la journée
VI) Difficulté
VII) Matériel
VIII) Focus sur l’APJA
IX) Conclusion
I) Situation Nouvelle Aquitaine (mars 2025)
En 2024, Mont de Marsan accueillait les blocs 1 de PMG pour la Région Gendarmerie Nouvelle Aquitaine (Centre Régional d’Instruction Nouvelle Aquitaine).
Les blocs 2 de PMG (appelés “APJA” avant l’été 2024, car l’APJA n’était alors pas passé dès le bloc 1) pouvaient être faits soit à Mont de Marsan, soit à Limoges (Centre Régional d’Instruction Détaché).
A partir de l’été 2024, les qualifications APJA ont été passés dès le bloc 1 à Mont de Marsan. Les élèves n’ont donc plus besoin de passer leur APJA en bloc 2.
A partir de 2025, il semble qu’il ne soit plus possible de réaliser des PMG à Mont de Marsan (conditions trop dégradées) et que l’intégralité des PMG se feraient à Limoges. Je ne sais pas si c’est exact.
Pour ma part, j’ai passé mon bloc 1 à Mont de Marsan en avril 2024 (sans APJA), et j’ai donc passé mon APJA lors du bloc 2 à Limoges en février-mars 2025. Certains de mes camarades au bloc 2 avaient déjà leur APJA (car ils avaient passé leur bloc 1 après moi) et ont donc eu un programme légèrement plus léger.
II) Objectifs
Les objectifs du bloc 2 sont de donner aux réservistes le maximum d’outils.
Voici une liste des qualifications passées au bloc 2 au février-mars 2025 :
APJA, pour ceux ne l’ayant pas passé auparavant. Ce bloc a également été l’occasion pour certains réservistes de passer l’APJA en candidats libres (en ne venant que la journée du dimanche).
CIAPT PIE (“taser” X26). Le CIAPT est plus poussé ici qu’en instruction d’une demi-journée en formation continue dans certains départements. On fait une phase théorique (non évaluée), une phase pratique (CPS évalués), et un tir.
Qualification “sauvetage au combat” : contrairement au PSC1 passé pendant le bloc 1, on peut louper cette qualification, mais cela reste rare. Si vous la loupez, pas de panique, ça fait partie des formations à passer annuellement dans votre groupement (département) au même titre que le tir.
Qualification “gazeuse grande capacité”. Il s’agit juste d’une information collective.
En plus de ces qualifications, on apprend de nouvelles techniques, notamment en MSAA (combat sans armes), FTI (techniques de progression et d’intervention). Potentiellement, vous referez un tir au PA MAS (“pistolet”), ce qui permet de recycler son tir pour une année de plus). On a aussi des cours inédits (FPG, c’est l’informatique en gros : utiliser les applications métier pendant et après son service, accéder aux fichiers). On révise les SIC (“radio”) vus au bloc 1, etc.
Concernant la répartition des heures, c’est assez équilibré entre les différentes matières, on ne fait pas tant d’APJA que cela même si on doit passer la qualification pendant le stage.
III) Trame globale
Le stage fait 14 jours, contre 15 pour le bloc 1 (il n’y a pas de cérémonie à la fin).
C’était du samedi fin de matinée au vendredi début d’après-midi dans mon cas.
Première semaine (samedi au samedi) : on fait essentiellement des cours, autant théoriques (APJA, FPG) que pratiques (SIC, MAAA, MSAA, FTI).
Deuxième semaine : on fait moins de cours, au profit du passage du sauvetage au combat (une journée entière) et de différentes restitutions (un exercice de nuit sur quelques heures, et un exercice sur la journée entière, appelé le rallye). En fin de semaine, on va tirer (une demi journée) et on nettoie un peu tout (locaux, armes, véhicules).
Contrairement à Mont de Marsan où l’on était une compagnie (80 à 100 personnes) avec 4 pelotons, nous n’étions qu’une petite quarantaine en deux pelotons. Les pelotons étaient limités à 20 personnes car c’est la capacité de la salle informatique.
IV) Logements et repas
La spécificité est que les logements ne sont pas situés dans la même caserne que le CRID (lieu des cours et des repas). On avait des navettes à prendre (mini bus conduits par la cellule de camps) tous les matins et tous les soirs. Environ 5 minutes de route, et on ne faisait jamais le trajet à pied (environ 15 minutes) pour des raisons de sécurité évidentes.
Inconvénients : On se lève plus tôt le matin, car les ramassages au départ des logements se font entre 6h15 et 6h35 le matin. On a peu de temps en chambre, uniquement la nuit de 20h environ à 06h15 le matin. On ne peut utiliser les machines à laver que de 20h à 22h, c’est juste pour faire sécher le linge.
Avantages : Les logements sont en excellent état. On est que 2 par logement (2 lits dans la chambre, mais on partage les sanitaires avec seulement un autre camarade). Et on a beaucoup de rangements comparé à Mont de Marsan (plusieurs petites armoires et une grande penderie dans l’entrée).
Donc c’est très confortable comparé à Mont de Marsan.
Comme on ne rentre pas le midi, pas besoin de faire le lit au carré !
On laisse le lit en batterie toute la journée.
Pour le ménage, le fait d’être 2 à le faire sur une surface plus petite m’a semblé plus simple, moins de tensions sur la répartition des tâches.
Les machines à laver sont juste à côté, dans le bâtiment des logements.
Les logements étaient très bien chauffés, on avait presque trop chaud l’hiver au rez-de-chaussée (chauffage par le sol).
Concernant les repas, ils sont pris au mess au CRID, à proximité immédiate des salles de cours.
En conséquence, on marche très peu dans la journée.
Le mess est très bon, meilleur que celui de Mont de Marsan de mon point de vue.
On avait des viennoiseries le matin, et pour les repas on avait librement accès à des compotes, fruits et fromages en plus de l’entée-plat-dessert.
Si vous n’êtes pas difficile, vous allez vous régaler à l’essentiel des repas.
V) Organisation de la journée
6h15-6h25-06h35 : départs des navettes du logement vers le CRID. Comme pour le bloc 1, il faut être rasé, les chaussures cirées, et le lit en batterie.
06h45 : petit-déjeuner au mess
07h40 : rapport (rassemblement simplifié) sur la place d’armes ou devant les bâtiments de cours. Les couleurs n’ont lieu que le week-end (moins de véhicules sur la place d’armes qui tient surtout lieu de parking).
08h-12h : cours, avec un rythme un peu plus doux qu’au bloc 1 de Mont de Marsan.
12h15 : repas au mess
13h : soit des cours “bonus” (APJA pour ceux qui ne l’ont pas encore, cours supplémentaires), soit pause dans la salle de cours de votre peloton.
14h-18h : cours
18h-18h20 environ : TIG pour les heureux élus
18h45 : repas au mess
19h25-45 environ : retours en chambre s’il n’y a pas de cours le soir
En théorie, en chambre à 22h max et extinction des feux à 22h30, mais ça n’a jamais été vérifié par les cadres.
Pour certains élèves et certains soirs seulement : cours le soir, par exemple 19h30-20h30. Et un exercice de nuit en début de deuxième semaine du stage (20h-minuit), ça fait mal le lendemain.
Globalement, vous rentrerez très souvent en chambre tôt (avant 20h).
Le rythme est plus doux qu’en bloc 1 Mont de Marsan, pour plusieurs raisons :
Pauses dans la journée. Vous ne pourrez pas dormir, mais vous aurez des pauses pour réviser ou discuter avant le petit-déjeuner (06h20-06h40 par exemple), après le petit déjeuner (07h15-07h35), le midi (12h30-13h50 dans le meilleur des cas), le soir (18h00-18h35), voire après le repas en attendant la navette.
Pas besoin de faire le lit au carré et nettoyer le logement le midi, puisque vous n’y allez pas.
Les cadres et les MIP (Moniteurs Intervention Professionnelle) sont globalement plus détendus qu’au bloc 1. On considère que le cadre militaire est déjà acquis.
Si vous révisez pendant ces pauses, vous n’aurez pas forcément besoin de réviser le soir, vous pourrez donc dormir 7h par nuit assez facilement, voire plus.
Pour ma part, je dormais environ 06h30 par nuit au bloc 1, et presque 7 au bloc 2.
Comme pour le bloc 1, vous aurez des TIG (très rapide, c’est juste une ou deux salles à nettoyer, à 4 par peloton et ça tourne), et un élève de jour par demi-journée.
Révisez tout avant de venir car tout ce qui a été fait au bloc 1 est considéré comme acquis.
VI) Difficulté
Dans la mesure où vous avez passé tout ce qui avait de l’enjeu au bloc 1 (aptitude à être réserviste avec la moyenne générale du stage, + CIAPT PAMAS voire BPT), il n’y a pas vraiment d’enjeu au bloc 2.
En effet, même si vous loupez l’APJA, le sauvetage et le CIAPT PIE (taser), en théorie ce sont des choses qui se repassent.
Remarque : J’ai entendu des gens dire que officiellement/en théorie on ne devrait pas pouvoir repasser l’APJA (échec=élimination) mais je ne sais pas si c’est vrai.
Dans mon stage, il n’y a pas eu d’abandon/élimination à ma connaissance. Sauf blessure ou problème de discipline, vous validerez le stage.
Donc si vous êtes sérieux et motivé tout le long, aucun souci à se faire.
Les cadres savent qu’il est difficile d’apprendre le métier en 2*2 semaines, donc même si vous vous loupez sur les exercices de restitution par exemple, vous ne serez pas sanctionnés.
Sauf problème de discipline et erreurs “de débutant” (ne pas se raser pour les concernés, ou ne pas cirer ses chaussures), il n’y a pas de raison que vous ayez à écrire des rapports.
Concernant l’ambiance, ça va dépendre essentiellement de vos camarades de peloton, des cadres et des MIP. Pour ma part c’était excellent, encore mieux qu’au bloc 1 que j’avais déjà beaucoup apprécié, mais je suis bien tombé les deux fois (bon peloton).
VII) Matériel
Enfin une phase utile et importante, le matériel à apporter !
Les instructions que l’on a eu dans la Note de Service étaient de prendre les mêmes affaires que pour le bloc 1 + notre paquetage au complet. On nous avait également dit de prendre notre gilet pare-balles
Remarque : dans le cas d’un bloc 2 qui suit immédiatement un bloc 1, il a déjà existé par le passé (mai 2024) des blocs 2 Limoges où les gens n’avaient pas le GPB et cela n’a pas posé de soucis.
Voici les nuances que j’ai à apporter :
Prendre un sac à dos ! Un sac à dos noir/sobre quotidien, de l’ordre de 30/40L.
En effet, des musettes n’étaient pas prévues (contrairement à Mont de Marsan bloc 1) et nous n’avions pas été prévenus du tout. L’avantage est que vous serez plus à l’aise avec votre sac perso qu’une musette.
Si on vous demande un GPB, n’hésitez pas à prendre votre matériel perso (et non de dotation). Donc gilet tactique avec poches, mais aussi lampe, gants. En effet on vous laissera utiliser votre matériel perso pour les exercices de restitution et le tir.
Considérations moins importantes sur le matériel :
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Concernant les habits, on a pas eu besoin du tout des polos et pantalons bleu Gendarmerie. Dans le doute, vous devriez en prendre un de chaque.
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Prenez vos deux vestes Gendarmerie (service courant ET grand froid) car selon la météo on vous laissera mettre celle qui convient le mieux par dessus votre treillis (tenue combat).
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Par contre, il est important de prendre toutes ses tenues combat ! Si vous avez la chance d’en avoir perçu deux, on vous demandera d’en restituer une (veste + pantalon) en fin de stage.
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Votre note de service devrait préciser que le couchage est fourni. Le livret d’accueil du CRID pourrait dire le contraire, mais il est générique et s’adresse au public hors PMG. En effet, il serait compliqué de faire le lit en batterie avec votre couchage perso ! En cas de doute, vous pouvez contacter le CRID en les appelant (numéro sur le livret d’accueil du CRID), ou demander à votre SRJ.
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Pour ma part, tous les repas étaient pris au mess, on n’avait donc pas besoin de nos couverts, contrairement à ce qui, là aussi, était indiqué dans le livret d’accueil du CRID. On avait des kitchenettes correctes en chambre donc si vous avez très faim vous pouvez toujours apporter de la nourriture voire de la vaisselle.
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Si changez de grade juste avant la formation, (notamment passage BRI->BRC en fin d’année), essayez de récupérer les bons galons et fourreaux en amont.
Les bandes patronymiques sur la veste combat sont utiles, comme pour le bloc 1 -
Comme pour le bloc 1, je vous conseille de prendre la dose de médicaments, de friandises. On a eu la chance d’avoir souvent des achats faits par la cellule de camps pour prendre de la nourriture et des médicaments pendant le stage.
Il n’y avait pas de distributeur automatique de boissons/nourriture, mais le mess nous laissait prendre du café dans nos gourdes le matin.
Considérations de logistique pour l’arrivée/départ :
Personne n’a pris le train jusqu’à Limoges dans mon stage, mais c’est prévu si jamais vous voulez que votre SRJ réserve votre train, et que la cellule de camp vous récupère à la gare le samedi matin (arrivée avant 11h par exemple).
En théorie, on ne peut pas arriver la veille (vendredi soir). En pratique, si vous demandez au CRID à l’avance, vous devriez pouvoir arriver le vendredi soir et prendre un logement en avance.
Si vous venez en voiture (le plus simple pour déplacer les valises), vous pourrez laisser votre véhicule dans la caserne du CRID pendant tout le stage. On nous a laissé démarrer nos véhicules à mi-stage le midi pour éviter qu’ils ne démarrent plus en fin de stage, car c’était l’hiver. Attention à avoir votre assurance et CT à jour si vous stationnez sur place.
VIII) Focus sur l’APJA
Pour notre part, l’APJA portait sur “seulement” trois cours.
“APJA 01 L’infraction”
“APJA 02 Police Judiciaire, enquêtes et rôle de l’APJA”
“APJA 03 Alerte - Tranport - Gel des Lieux - Enquête de vosinage”
Ces cours ne sont pas directement dans l’EAD, néanmoins vous aurez ce contenu dispersé dans les cours relatifs à l’APJA sur l’EAD. On nous avait transmis les PDF des deux premiers cours avant le bloc 2 et on était supposés les réviser à l’avance pour gagner du temps sur place.
Vous allez réviser sérieusement l’APJA sur place (avec des réponses libres, des textes à trous, du par-coeur). Et au final l’examen sera un petit QCM (10 questions toutes basiques dans mon cas).
Donc même si on vous met la pression pour l’APJA, gardez en tête que cette pression n’est là que pour vous pousser à bien réviser. Tout le monde aura vraisemblablement son APJA du premier coup.
IX) Conclusion
Je ne rentre pas plus dans le détail sur les cours.
En effet vous aurez vraisemblablement un programme ou emploi du temps avant d’y aller (selon la réactivité de votre SRJ), et en regardant l’EAD vous devriez pouvoir réviser les notions du bloc 1, voire réviser le mémento IP qui est très complet.
En étant au point sur tout le contenu du bloc 1 et en révisant sérieusement l’EAD complémentaire (notamment celui sur l’APJA si vous ne l’avez pas encore) vous serez bien armés pour le bloc 2.