Bonsoir,
J’ajouterais à cette réponse très juste et très complète trois éléments quant à l’importance du sport et de la condition physique au sein des forces armées en général, et en école de formation en particulier.
Tout d’abord, on est tous d’accord pour dire que tout militaire, quelle que soit son armée ou service d’appartenance, se doit d’avoir un niveau physique et sportif correct, ne serait-ce que pour être capable de rester lucide autant que possible face aux « contraintes » physiques rencontrées en service, de connaître et résister à la fatigue, et être capable d’assurer ses missions, « en tout temps et en tout lieu », comme on le dit si bien.
Donc quoi de mieux pour se préparer à cela, connaître ses limites, et chercher à les dépasser, évidemment , que la pratique régulière du sport !
L’idée n’est pas de devenir des sportifs de haut niveau, prêts pour les compétitions olympiques, mais d’être capable de parer à un maximum d’éventualités que l’on est susceptible de rencontrer en service.
Deuxième point, aucun individu n’est totalement égal avec les autres en termes de capacités physiques et sportives. C’est un fait, chacun a son niveau, et plus ou moins de facilités dans les différents domaines pour s’entraîner, et une marge de progression plus ou moins importante. Que ce soit la génétique, l’hygiène de vie, pratique de plus ou moins longue date des activités physiques, les caractéristiques physiques (taille, poids, archétype physique, métabolisme, âge…) ou simplement l’appétence vis-à-vis de telle ou telle pratique, on est tous différent à ce sujet.
L’important est évidemment de chercher à faire le mieux possible, de se fixer des objectifs et s’appliquer à les atteindre grâce à une pratique régulière, et chercher à gagner en efficacité. Personnellement déjà, c’est toujours bon de faire et voir ses progrès, c’est comme ça qu’on prend goût à l’effort. Les victoires les plus savoureuses sont celles qu’on gagne face à soi-même !
Collectivement, le sport et l’effort génèrent à la fois cohésion et compétition. Cohésion, car lorsqu’on en chie ensemble, on se serre les coudes pour passer à travers l’effort, ça créé du lien. Je dirais même que la cohésion est une vertu cardinale du militaire. Compétition, pourvu qu’elle soit saine, car on se mesure aux autres et chacun a cette petite tension en lui pour essayer de faire mieux que son camarade. Donc on se fait violence pour progresser, mais on progresse !
Enfin, les barèmes en école sont d’un très bon niveau, pour plusieurs raisons, et la première est le classement.
Et oui, même si au sein d’une promotion l’esprit de camaraderie doit être fort, il ne faut pas oublier qu’il y a un classement final assez déterminant, de fait tous les élèves sont en compétition. Sans chercher à écraser les autres, l’idée est de se démarquer, et en cela, les barèmes élevés de sport permettent de trancher. Ceux qui ont plus de facilités seront avantagés, mais ceux qui se donneront du mal pour progresser en tireront des bénéfices aussi. En termes de résultat bien-sûr, mais aussi en capacité à se dépasser et en goût de l’effort. Pour des militaires en devenir, se sont des qualités très observées et estimées.
Pour donner un exemple, au sein de l’armée de terre, quand l’épreuve du Cooper était encore aux CCPM, 3000m accordait un 17/20 pour l’épreuve. Et pourtant, en division d’application de l’infanterie, la même performance rapportait 10/20 ! Un tel barème était là pour nous obliger à nous sortir les doigts pour avoir une bonne note, mais permettait aussi de contribuer à classer plus facilement les élèves entre eux, même si les différences se comptaient en millièmes de point.
Enfin, pour ceux qui n’auraient pas lu en entier cet immonde pavé, retenez:
- Entraînez-vous sérieusement et régulièrement avant, pendant, et après l’école. Faites confiance à votre marge de progression.
- Ne psychotez pas avec les barèmes. Le sport en école n’est pas l’alpha et l’oméga de la note finale, loin de là il semblerait même, dépassez vous pour faire le mieux possible.
- Comprenez que le sport éprouve et forge à la fois le corps comme le mental, et développe les qualités collectives.