Bonjour à toutes et tous,
Voici un RETEX des étapes de mon entrée dans la Réserve Opérationnelle de la GN, via un parcours d’acculturation.
J’ai fait mon Service National puis 4 ans de RO sous ESR en tant qu’officier dans les commandos parachutistes de l’Armée de l’Air.
Puis, pour des raisons familiales, j’ai arrêté la Réserve (pour faire court, les périodes de Réserve étaient par tranches d’une semaine bloquée minimum, loin de chez moi, mon employeur ne me donnait que les 5 jours légaux, et mon épouse a fini par se lasser de me voir prendre 2 à 3 semaines de mes 5 semaines de congés pour la Réserve).
Néanmoins, l’envie de servir est resté présent toutes ces années et, au détour d’une conversation, un ami m’a partagé son expérience en Gendarmerie.
J’ai donc contacté le Bureau Réserve de ma région, à 49 ans.
1. Constitution du dossier - à distance :
C’est un élément important, avec plein de pièces à fournir. Nous avions à peu près un mois, mais attention, certaines pièces sont longues à avoir (extrait d’acte de naissance par exemple, avec des délais en hausse du fait de la crise sanitaire), donc à commencer le plus tôt possible.
Une fois le dossier complété, validé (notamment au niveau de l’enquête de sécurité) et si vous êtes toujours volontaire, on passe aux étapes 2 et 3. Elles peuvent arriver dans cet ordre ou dans l’autre, selon les régions et les années, de ce que j’en ai vu/lu.
2. Visite Médicale d’Aptitude (VMA) – au centre médical, à l’Etat Major pour ma région :
Elle porte bien son nom, puisque vous pouvez y être déclaré inapte …
Le service de Santé va faire différents examens (urines, ECG, audition, vue, etc) afin d’évaluer votre SIGYCOP et de le comparer aux minima requis. Puis vous passez devant un médecin militaire pour un bilan et une discussion (motivations, état d’esprit, …).
3. Tests psychotechniques et entretien de motivation préalable – à l’Etat Major de région :
Les tests psychotechniques sont à remplir en noircissant des cases sur une fiche pour un dépouillement informatique. Il faut juste faire un peu attention et noircir sans dépasser d’une part, et répondre sans chercher à imaginer une bonne réponse d’autre part. Rien d’autre à signaler.
Puis on passe un entretien de motivation. Dans mon cas, c’était avec deux officiers, un Colonel et un Lieutenant.
Les questions sont ouvertes : que faites-vous dans le civil ? Quel est votre parcours militaire ? Qu’est-ce qui vous motive pour la Gendarmerie Nationale ? Est-ce que la réserve est compatible avec votre situation familiale ou professionnelle ?
Normalement, ce sont des questions que vous vous êtes posé avant de candidater. Soyez naturel, détendu et honnête dans vos réponses : d’une part, mentir sur ces questions ne peut que vous desservir, et d’autre part vous allez montrer votre aisance relationnelle et vos capacités à dialoguer sans bafouiller avant d’intégrer une Institution dont une des forces (et des missions) est le contact avec la population …
Enfin, j’ai conclu cette demi-journée à l’Etat Major par l’essayage des différents éléments constitutifs de votre futur paquetage.
Cela permet de bien déterminer taille ou pointure de tout ce qui va être commandé pour vous. Prenez la fiche récap des tailles en photo au cas où, ça ne mange pas de pain.
4. Enseignements A Distance (EAD) préalables au stage – à distance :
En parallèle des étapes 2 et 3, vous allez recevoir vos identifiants et la procédure pour accéder au portail d’enseignement numérique.
Vous allez avoir différents modules à travailler et valider via de nombreux quizz. C’est un pré-requis aux étapes suivantes : si vous ne validez pas ces modules, votre parcours s’arrête.
Nous avons eu un peu plus d’un mois pour travailler et acquérir différentes connaissances sur pas mal de sujets. Je ne rentrerai pas dans les détails du contenu, mais :
- Suivez vos cours sérieusement et au calme. Prenez des notes et potassez les points que vous avez du mal à intégrer
- Soyez humble : ne croyez pas savoir, mais apprenez
- Planifiez vos apprentissages, et suivez votre planning.
De mémoire, j’ai travaillé à peu près 6 à 8 heures par semaine pendant un mois.
5. Stage d’acculturation – à l’Etat Major de Région :
Dans notre cas, il est calé sur 3 week-ends. Les dates de stage vous sont communiquées bien plus tôt pour vous permettre de vous organiser, mais vous recevrez la convocation, les modalités et le contenu du stage après l’étape 3.
C’est à ce stade que vous allez recevoir plein d’enseignements impossibles à faire à distance : maîtrise de l’adversaire avec et sans arme, menottage, intervention professionnelle, tir, secourisme (PSC1), présentation des fichiers, etc. C’est très dense, et il vaut mieux être attentifs, prendre des notes et intégrer tout ce que vous pouvez du 1er coup.
C’est très intéressant, et les intervenants sont à la fois extrêmement pédagogues et aptes à répondre à toutes sortes de questions, donc n’hésitez surtout pas.
En outre nous sommes un bon groupe, motivé et avec des expériences militaires diverses, ce qui rend le partage riche.
Ah, les horaires : grosso modo, comptez du 7h45-17h00 le samedi et le dimanche. Le tir a pris plus de temps que prévu et nous avons fini à 19h00 ce jour-là.
A l’issue, nous avons eu nos certificats de fin de stage.
6. Déclaration des disponibilités :
A ce stade, nous sommes des « bleus employables », et pouvons renseigner nos disponibilités sur Minot@ur pour trouver nos premiers renforts et pratiquer.
7. APJA :
En parallèle, les formations à distance se poursuivent pour nous, avec en ligne de mire l’obtention du diplôme d’APJA (Agent de Police Judiciaire Adjoint) dont le test est prévu pour le 18 juin.
8. Conclusion :
Voilà, j’espère que cela vous aura éclairé sur le parcours pour l’acculturation qui, je le rappelle, n’est possible que si vous avez déjà un passé militaire.
La formation est donc moins longue que la PMG mais la formation militaire initiale (et même plus que l’initiale, pour la plupart) a déjà été « subie » par tous les membres de la promotion.
La formation à distance est à bien travailler : la plate-forme Gendarmerie est vraiment bien faite d’un point de vue ergonomie, et les contenus sont de très bon niveau. L’assiduité dans sa formation, la qualité des EAD, l’expérience préalable, l’engagement en présentiel, et la curiosité et l’humilité à mettre en pratique lors des premiers renforts, sont réellement une possibilité pour la Gendarmerie de former des réservistes à coût réduit … mais pas au rabais.